Quantcast
Channel: America Latina (VO) » Union nationale des étudiants
Viewing all articles
Browse latest Browse all 2

Le Cinema Novo brésilien, 50 ans et pas une ride

$
0
0

La présentation au festival de Cannes, en séance spéciale, du documentaire A musica segundo Tom Jobim (La musique selon Antonio Carlos Jobim) de Nelson Pereira dos Santos, tombe à pic pour célébrer deux fringants cinquantenaires, la bossa nova et le Cinema Novo, deux expressions fondamentales de la culture brésilienne contemporaine.

Lors des prodigieuses années 1960, les chansons et les films ont projeté le Brésil sur les scènes, les écrans et les festivals du monde entier.

Le précurseur, père ou frère aîné du Cinema Novo, Nelson Pereira dos Santos, est toujours parmi nous et en pleine forme. D’autres fondateurs du mouvement sont encore là, comme Carlos Diegues, Ruy Guerra, Eduardo Coutinho, Walter Lima Jr. ou encore Arnaldo Jabor.

Mais beaucoup sont morts, à commencer par Glauber Rocha, leur bouillonnant chef de file, Joaquim Pedro de Andrade, Leon Hirszman, David Neves, Gustavo Dahl ou Paulo César Saraceni, disparu récemment.

Au Brésil, le Cinema Novo reste une référence qui ne sollicite pas la révérence. Au contraire, sa rénovation des formes, des dramaturgies et des sujets constitue un défi pour les nouvelles générations.

Cannes a sélectionné justement le film d’un réalisateur brésilien, Walter Salles, qui n’a cessé d’entretenir le dialogue avec le Cinema Novo. Il est en compétition avec On the road (Sur la route), sa version du célèbre récit de Jack Kerouac, une des icônes de la génération beat et des années 1960.

Ce n’est pas le premier road movie de Walter Salles. Cette démarche est inscrite dans les trois titres qui l’on fait connaître, Terre lointaine (Terra Estrangeira, 1996), Central do Brasil (1998) et Carnets de voyage (2004), mais c’était déjà le cas de son premier long-métrage, A Grande Arte (Exposure, 1991), d’après Rubem Fonseca.

Walter Salles a joué la carte de l’internationalisation, alors que le nationalisme imprégnait le Cinema Novo.

Cela dit, indépendamment des contraintes de la dictature militaire, les fondateurs du mouvement eux-mêmes avaient misé sur l’alternative virtuelle constituée par les festivals internationaux, le circuit d’art et d’essai et les chaînes publiques européennes. Un des résultats de cette stratégie est Antonio das Mortes de Glauber Rocha (1969), primé à Cannes.

La bossa nova a certes précédé le Cinema Novo, mais l’année 1962 est marquée d’une pierre blanche dans l’évolution de la musique populaire brésilienne : Garota de Ipanema, d’Antonio Carlos Jobim et Vinicius de Moraes, reste LE tube par excellence.

Sur les écrans brésiliens, 1962 représente une moisson expressive : Os Cafajestes (la Plage du désir, Guerra), Garrincha, alegria do povo (J. P. de Andrade), Cinco Vezes Favela (produit par l’Union nationale des étudiants), Porto das Caixas (Saraceni), Boca de Ouro (N. P. dos Santos), O assalto ao trem pagador (L’attaque du train postal, Roberto Farias).

La Palme d’or octroyée en 1962 à O pagador de promessas (la Parole donnée, d’Anselmo Duarte), suscite la controverse mais aide les Brésiliens. Le Cinema Novo s’impose dès 1963, à Cannes et ailleurs, avec la trilogie emblématique sur le Nordeste, Vidas Secas (Sécheresse, N. P. dos Santos), Deus e o Diabo na terra do sol (le Dieu noir et le diable blond, Rocha) et Os fuzis (les Fusils, Guerra).

Hélàs, le film Garota de Ipanema (1967), symbole de la jonction entre bossa nova et Cinema Novo, ne figure pas au programme d’œuvres restaurées de Leon Hirszman, éditées au Brésil en DVD, parce que le négatif a disparu et que les éléments conservés sont insuffisants pour une restauration. Assez mal reçu à l’époque, il serait sans doute perçu aujourd’hui comme un document exceptionnel.


Viewing all articles
Browse latest Browse all 2

Latest Images

Trending Articles


Celleneuve - Isis Hammam


Quelle platine choisir?


Du soleil pour de l'eau potable


Camp de Treblinka


Colorier de manière structurée MS


Transports TDH (75)


le flou dans l’art


A rare copper-red Peony' vase, yuhuchunping, Ming dynasty, Hongwu period...


Transport René Courtin Angers


NAFILA 23EME NUIT (EXTERIEUR)





Latest Images